Facultatif. Cette page décrit comment élaborer des objectifs « SMART » pour une feuille de route

Définition des objectifs

Les objectifs définissent le résultat futur à atteindre. Chaque objectif contribue à la réalisation de la déclaration de vision. Si la déclaration de vision se doit d’être brève, les objectifs peuvent aborder dans le détail les résultats à atteindre, en s’appuyant sur les éventuelles solutions offertes afin de surmonter les obstacles précédemment décrits dans l’état référence.
Tout objectif doit suivre les critères appelés critères «SMART» (Specific [précis], Measurable [mesurables], Attainable [réalisables], Relevant [pertinents], Time-bound [à durée limitée]).

Objectifs SMART

Specific [précis]: Les objectifs doivent être concrets. Il convient de les définir de façon explicite et sans équivoque, sans laisser aucune place à l’interprétation. Astuce: pour bien commencer, il est possible de définir les objectifs sur la base des questions Qui, Quoi, Quand, Où, Pourquoi et Comment.
Measurable [mesurables]: Les objectifs doivent inclure des critères favorisant l’évaluation des progrès accomplis et la réalisation éventuelle des objectifs.
Attainable [réalisables]: Les objectifs doivent être réalistes mais ambitieux. Les objectifs trop simples ou trop complexes à réaliser peuvent conduire à la démotivation des parties prenantes.
Relevant [pertinents]: Les objectifs doivent être pertinents. Ils doivent concourir à la réalisation de la vision établie en termes de facilitation des échanges.
Time-bound [à durée limitée]: Les objectifs doivent être limités dans le temps. A cette fin, ils peuvent inclure un échéancier. Astuce: il peut être utile de définir un calendrier avant même de définir un objectif. Les parties prenantes devraient avant tout répondre à la question: que peut-on accomplir au cours du laps de temps donné? Un calendrier permet de mieux gérer les attentes et de garantir que les échanges entre parties prenantes resteront réalistes. En définissant un certain laps de temps, il est plus aisé d’identifier ce qu’il est possible de réaliser et ce qui ne l’est pas.
Par exemple:
«Objectif n° 1: Diminuer le temps de transaction de (XX %) en instaurant le commerce sans papier dans le cadre des exportations d’ici le (date). Les négociants seront autorisés à soumettre par voie électronique l’ensemble des documents requis à des fins d’exportation.»
«Objectif n° 2: Réduire le temps nécessaire à la mainlevée de (XX %) pour les importations en modernisant le système de gestion des risques douaniers et en mettant en place des systèmes de gestion des risques au sein d’autres organismes responsables des inspections, à l’instar du ministère de l’Agriculture et du ministère de la Santé, d’ici le (date).»

Identification des indicateurs de performance liés aux objectifs

La feuille de route doit établir les indicateurs de performance permettant d’évaluer la réalisation des objectifs (indicateurs de performance liés aux objectifs). Ces indicateurs sont des références qui définissent sous quelles conditions un objectif a été atteint ou une mesure effectivement mise en œuvre. En d’autres termes, les indicateurs témoignent des résultats.
Les indicateurs doivent être quantifiables; ils doivent reposer sur une unité de mesure. Il peut s’agir du temps nécessaire au dédouanement des importations, des coûts de transport d’un conteneur ou du nombre d’inspections, entre autres mesures. Un indicateur de performance lié aux objectifs (d’après son acronyme anglais GPI, Goal Performance Indicator) peut renvoyer aux états de référence préalablement identifiés dans la feuille de route. Ainsi, une baisse des coûts de transport devra être mesurée par rapport au coût effectif constaté lorsque la feuille de route a été préparée. Ce faisant, les états de référence doivent être inclus et correctement documentés pour pouvoir être utilisés dans le cadre des indicateurs de performance.
Les indicateurs de performance liés aux objectifs peuvent également (ou de façon alternative) s’appuyer sur des critères de comparaison internationaux comparant la situation d’un pays donné par rapport à celle d’autres pays. Ces critères de référence sont particulièrement utiles si les objectifs de la feuille de route visent à améliorer la situation commerciale du pays par rapport à d’autres.
Les classements internationaux dans le domaine de la logistique et d’autres indicateurs de facilitation des échanges représentent un bon point de référence à utiliser à titre de critères de comparaison. Ainsi les classements établis par Doing Business de la Banque mondiale, et ses indicateurs sur les transactions transfrontalières (Trading Across Borders Indicators), ainsi que l’Indice de performance logistique peuvent-ils servir de points de référence.

Figure 1: Exemple d’indicateur de performance lié aux objectifs assorti de critères de référence internes et externes

Il convient toutefois de toujours utiliser avec prudence les classements internationaux en guise d’indicateurs de performance. Il est important d’insister sur ce point. Tout d’abord, la méthodologie employée pour collecter les données n’est pas nécessairement basée sur des critères objectifs.
Un pays qui cherche à définir, à l’aide d’un critère de comparaison, des indicateurs de performance externes liés aux objectifs doit s’interroger comme suit:

  • A quel niveau mon pays se situe-t-il actuellement? Quels sont les résultats atteints par mon pays eu égard aux divers aspects considérés?
  • Quels pays se trouvent dans une position comparable afin d’évaluer les objectifs de la feuille de route effectivement atteints?
  • Quels sont les pays ayant adopté des pratiques de référence en matière de facilitation des échanges que je souhaite reproduire?
  • Quelle est la position des pays auxquels je me compare?
  • Quelle devra être la position de mon pays dans les [nombre] années à venir? Quels devront être les résultats atteints par mon pays dans les [nombre] années à venir?